Celse Leyva-Ortega.
ft. Derek Hale from Teen Wolf.
Celse. Il s'est choisit ce nom par vanité. Il veut tout dépasser, devenir celui qui sera le meilleur dans son domaine.
Leyva-Ortega. Leyva, c'est en rapport au cartél mexicain. Et Ortega, en rapport à un cépage d'on il est assez friand.
D'apparence, il a 26 ans. Réellement, il est dans sa 42ième année.
21.6 à Détroit, aux États-Unis.
Cubaine et Américaine.
Cubaine et Porto-Ricaine.
Broken.
Célibataire, sans enfant.
Bisexuel. Mais, dans les deux cas, il sera dominant, un brin violent.
Il a début des études de commerce qu'il a abandonné en plein milieu. Puis, il est entré dans une mafia.
Possessif.
... Possessif ?
éléments biographiques.
IOn peut aisément dire que, la vie est la plus belle chose qui puisse exister sur la planète. C’est doux, c’est agréable. Du moins, la plupart du temps. Il y a des gens pour qui, on peut le dire, la vie est une salope jusqu’à la mort. Je ne sais pas vraiment si on peut dire que c’est le cas ici, mais la vie de ces jeunes gens n’aura pas été toute rose.
La famille De la Luega s’était établie à Détroit lorsque le grand-père avait posé ses valises aux États-Unis. C’était une famille pauvre pour laquelle le moindre centime était synonyme d’économie ou d’horreur. Ils avaient émigrés de Cuba durant les années 20 et avait rejoint la ville de Détroit en pensant y trouver du travail, se remémorant les années dorées de la construction automobile dans la cité. Mais, la crise des années 2000 était toujours bien présente et, en arrivant là-bas, ils furent accueillit par le chômage et la pauvreté. Au bout de deux ans à enchaîner les missions d’intérim, ils se dirigèrent vers New York avec leur fils, Juan Marco. Finalement, à la capitale, il réussit à trouver un petit boulot stable d’homme de ménage dans une grande entreprise. Sa femme s’occupait de petit-ménages dans des foyers de particuliers. Ils réussissaient à louer un petit appartement dans Brooklyn et à envoyer Juan à l’école.
Juan était bon élève. Il ramenait toujours des A ou, au pire, des B. Il travaillait d’arrache-pied pour réussir et, ainsi, rendre ses parents fiers de lui. Il voulait travailler et réussir à avoir un foyer chaleureux. Au lycée, il continua de bucher sans pour autant oublier de s’amuser. Il n’était pas le meilleur élève mais il obtient une bourse pour l’université de New York sans trop de soucis. Ses parents en pleurèrent de joie. Si l’avenir n’était pas certain, il semblait se former peu à peu.
C’est durant son année de licence qu’il eut une idée de génie. Dans une ère ou notre monde est pratiquement entièrement régit par le numérique, ou vont nos données lorsque l’ont disparaît ? Lorsque l’on meurt. Alors, avec l’aide de quelques amis développeurs informatiques et d’un commercial, il monta une petite entreprise. Il fit en sorte de ne pas se faire avoir par les autres pour son idée et elle cartonna. Le principe est simple, connecté à votre boîte mail, votre compte Facebook ou tout autre réseau social existant, il enverra un mail aux personnes désignées le jour de votre décès pour leur transmettre vos dernières volontés numériques. L’idée eut un franc succès et compte, à ce jour, autant de compte que Facebook ou Twitter.
Durant ses études, il rencontra Joanna. Joanna était une jeune portoricaine qui étudiait dans le domaine du social. Il en fut tout de suite amoureux et il lui fit la cour. Elle céda à ses avances et ils débutèrent une relation qui dure encore aujourd’hui. Il patienta que son entreprise prospère et qu’il puisse se verser son premier salaire avant de la demander en mariage. Joanna était américaine depuis sa naissance. Et si les parents de Juan étaient heureux de cette union, ceux de Joanna beaucoup moins. Ca n’empêcha pas les deux jeunes de célébrer leur noce durant l’année de leurs 24 ans. L’entreprise explosa sur le marché l’année précédant la naissance de son premier fils, Timoteo.
Timoteo est né le 25 octobre de l’année 2059. Son père avait réussis à se libère d’une réunion de justesse pour le voir naître. Il fut l’heureux bébé d’une famille aimante. Et si son père était occupé, sa mère s’est occupée de lui comme d’un prince pendant les trois premières années de sa vie. Il était un petit garçon timide, un brin renfermé, mais toujours souriant. Un petit ange à lui tout seul. Puis, une autre tête blonde – brune plutôt – vint parfaire le portrait de famille. D’abord intrigué, Timoteo passait ses journées à observer le visage rond du nouveau-né. Et si sa mère le délaissait au profit de son petit-frère, il ne dit rien. Jamais. Il adorait son petit frère plus que tout et aurait tout fait pour le protéger. C’est d’ailleurs lorsqu’il entra à l’école que le plus vieux des deux commença à se montrer un brin colérique. Quiconque touchait à son frère aurait à faire à lui. Ca n’évolua jamais dans l’autre sens. Que ce soit au collège ou au lycée ensuite, Timoteo pris toujours la défense de Gabriel, même devant ses parents. Ce qui ne fit que rendre sa relation avec ceux-ci plus compliquée.
Au collège, Gabriel était le petit ange de service. Gentil, doux. Il ne faisait jamais de bêtise puisque Timoteo prenait ses erreurs sur lui à chaque fois que quelque chose n’allait pas. Evidemment, ça ne passait pas à chaque fois. Mais, la plupart du temps, Tim était puni à la place de son frère.
Puis, quand il entra au lycée, ses parents commencèrent à être plus souvent sur son dos. Ou en étaient les devoirs, les leçons ? Avait-il de bonnes notes ? Quel club avait-il rejoint ? Quels cours allait-il choisir ? Agacé de les avoir sur le dos, il passait le plus clair de son temps à traîner en ville.
Et il rencontra Carl.
IICarl Gebbert était un petit voyou. Il avait deux ans de plus que lui et il l’avait rencontré dans un bar miteux qu’il fréquentait avec une fausse pièce d’identité. Ils discutèrent un moment ce soir-là et décidèrent de se revoir. Peu à peu, Carl entraîna Tim dans des petites combines. Et, en parallèles, les parents de Timoteo le tannaient pour qu’il entre à l’université de New York pour étudier le droit et devenir le prochain dirigeant de l’entreprise de son père.
Lui, il ne savait pas ce qu’il voulait faire. Entrer à l’université ? Pourquoi faire ? Quel était l’intérêt de cette vie. Il n’avait aucune envie d’étudier, ce qui eut une incidence désastreuse sur ses notes. Il n’était pourtant pas mauvais à l’école. Mais la pression parentale et l’influence de Carl sur sa vie eurent un effet néfaste sur sa scolarité.
Carl lui avait fait rencontrer d’autres amis à lui. Ils avaient tous approximativement le même âge et des personnalités complétement différentes allant du bagarreur au type posé qui étudiait sérieusement pour entrer à la fac. Ils trainaient tous à leur façon dans des magouilles plus ou moins légales. Et, peu à peu, Carl le fit entrer dans son gang. Enfin, celui où il officiait. Il vendait de la drogue à des gosses de riche d’un lycée huppé de New York. Timoteo tomba les deux pieds dedans. Il commença à vendre de la drogue mais jamais il n’y toucha. Il avait vu trop de vidéo sur internet pour être à jamais vacciné contre ce souci-là.
Et puis, ce qui devait arriver arriva.
Un soir, ses parents l’attendirent de pied ferme. Sa mère avait trouvé un sachet de drogue dans une poche d’un de ses jeans, une dose qu’il avait oublié de vendre. Ils lui passèrent un savon et décidèrent de le placer en internat pour qu’il finisse ses études. Ne l’entendant pas de cette oreille, cette nuit-là, il prépara un sac de voyage avec quelques affaires et quelques objets de valeur qu’il pourrait revendre. Il récupéra l’argent de la drogue qu’il avait mis de côté et quitta définitivement la maison familiale.
Il frappa à la porte de Carl ce soir-là. Le plus vieux sembla surpris de le voir là mais il le fit entré. Il raconta rapidement le problème et leur demanda s’ils pouvaient l’héberger.
C’est ainsi que débuta leur colocation. Carl, Damon et lui finirent par partager le loyer et la nourriture. Il entra comme un membre du gang à part entière et fini par s’y faire une place comme dealeur. Ca fonctionna pendant deux ans, jusqu’à ses dix-neuf ans.
Là, il fit la connaissance de Zan Fu. Zan était un homme d’apparence assez classique. Assez grand, il possédait une musculature plutôt fine. Ses cheveux étaient plutôt mi-longs, tombant derrière ses oreilles, et aussi noir que les plumes d’un corbeau. Ses yeux étaient gris, un gris qui avait happé Tim le jour où il l’avait rencontré. Zan Fu était leur chef à tous, le grand patron de la branche américaine de cette mafia chinoise. Il s’était étonné de savoir que leur clan était chinois parce qu’il pensait que ce type de gang ethnique ne recrutait que des personnes de la même nationalité qu’eux. C’est Zan qui lui expliqua, plus tard, le pourquoi du comment. Le jour de leur rencontre, Zan Fu s’approcha de lui et l’observa un moment en silence. Un sourire ourla ses lèvres avant qu’il ne retourne à ses affaires.
Le lendemain, quand Tim quitta l’appartement, il fut cueillit par une voiture noire qui l’emmena directement dans les sous-sols d’une boîte de nuit réputée ou Zan Fu avait ses quartiers. C’est ainsi que débuta la relation étrange des deux hommes. Zan avait été charmé par le cubain alors que celui-ci tentait de ne pas succomber à son charme. Il avait eu de nombreuses aventures depuis sa rencontre avec Carl. D’abord avec Carl lui-même, puis avec des femmes, d’autres hommes. Sa sexualité ne lui posait plus de problème depuis longtemps. Il prenait ce qui venait, ce qui lui plaisait.
IIILe caractère des deux hommes étant aussi proche qu’éloignés, Tim et Zan se cherchèrent un moment avant de se tomber dans les bras. Le premier était un brin tête brûlée, il ne voulait pas se laisser « manipuler » par un homme qui était chef de gang (parce que, à cette époque, il ne savait pas encore que son « gang » n’était qu’une brigade parmi tant d’autre). Mais, Zan était bien accroché à ce jeune cheval fou. Et il avait bien l’intention de lui soutirer quelques faveurs.
Les « kidnapping » se faisaient si réguliers à un moment que Carl ne s’en faisait même plus. Il ne s’en faisait plus pour grand-chose, lui, de toute façon. Il était tombé dans la drogue à force d’en vendre et devenait un peu plus junkie au fil des jours. Timoteo essayait bien de l’en tirer avec force sans y parvenir. Ils avaient de très nombreuses disputes à ce sujet qui ne finissaient de blesser le jeune cubain.
Et, peu à peu, ce fut Zan qui pansa ses blessures. Le plus jeune était fort, il ne se lamentait pas sur son sort et ne pleurait pas celui de son ami. Mais son chef s’était bien rendu compte que quelque chose n’allait pas. Il était observateur – un minimum requis pour être à sa place – et il était aussi attentionné. Si bien que le brun s’abandonna dans ses bras un soir, alors qu’ils revenaient d’un raid pour récupérer la marchandise. Il avait aperçu Carl voler une barrette d’une drogue quelconque. Et il n’avait pas été le seul à le voir. Il plaida sa cause auprès de Zan qui accepta de fermer les yeux sur cette fois-là.
Un sourire tendre lui répondit avant qu’il ne dépose délicatement ses lèvres sur celle de l’asiatique qui ne se fit pas prier pour l’enlacer plus étroitement. Peu à peu, ce fut la passion qui prit le dessus sur ce baiser.
Les mains glissèrent sur les tissus, puis en dessous, effleurant les peaux avec volupté et désir. Tim se retrouva plaqué sur le matelas rapidement, Zan glissant ses lèvres sur sa peau avec envie. Il voulait découvrir son corps de toutes les manières possibles. Puis, les tendances s’inversèrent. L’ambivalence des deux hommes était visible à l’œil nu. Timoteo avait beau être plus jeune, il n’en était pas moins bien bâtit. Et Zan avait peut-être le trait asiatique, ça ne faisait pas de lui un minet. D’abord, Timoteo fit l’amour à Zan avec une passion débordante. Puis, ce fut le tour de Zan, qui prit son temps pour faire venir à eu le plaisir de l’acte accomplis. Ils s’endormirent, ensuite, dans les bras l’un de l’autre, ne s’éveillant qu’au petit matin, une sensation de bien-être au fond d’eux.
Ce conte de fée aurait pu durer un moment. La complicité de Zan et Tim n’était plus seulement personnelle, elle était aussi professionnelle. Timoteo fut promus dans l’entourage proche de Zan, délaissant les dealeurs. Mais il surveillait toujours Carl du coin de l’œil qui n’allait pas mieux. Il réussissait toujours à dérobé des quantités minimes de drogue mais qui, mises bout à bout, donnait une sacré somme.
Et c’est ce qui causa leur perte.
Un soir, quand Timoteo rejoins son amant, Zan s’énerva. Il avait calculé la somme totale que lui devait Carl depuis trois ans. Ça se montait à presque six mille dollars. Et le trou dans la comptabilité se faisait de plus en plus important. Tim essaya de plaider la cause de son ami mais Zan ne voulut rien entendre cette fois. Le plus jeune quitta la maison en claquant la porte et rejoins l’ancienne colocation ou il avait vécu. Il n’y habitait plus depuis un moment, ayant sa propre chambre au sein de la demeure de Zan Fu.
C’est Carl qui ouvrit, les pupilles dilatées au possible.
En le voyant ainsi, Tim ne put s’empêcher de lui coller son poing dans la figure.
La relation qu’il avait eue avec le mafieux durait depuis trois années maintenant. Il y avait eu la première après leur rencontre ou le plus vieux avait essayé de séduire coûte que coûte le plus jeune, puis, cette nuit. Et enfin, les années d’union qu’ils avaient pu vivre tous les deux. Alors que ce soit Carl qui menace de tout foutre en l’air, ça ne passait pas. Son ancien ami lui rendit ses coups mais, la drogue aidant, il ne tient plus vraiment sur ses pieds et s’écrasa au sol.
« Tu sais ce qu’on fait aux clients qui ne paient pas leurs dettes ? Et bien, considère toi dès à présent comme un client. Et ta dette s’élève à six mille dollars. »
Carl essaya bien de négocier mais Timoteo ne jouait plus. Sauf que, même s’il avait remboursé sa dette le lendemain, ça n’aurait rien changé à la suite des événements.
IVCe sont les portes qui claquent qui éveillèrent Tim le lendemain matin. Il avait à peine ouvert un œil quand deux hommes armés pénétrèrent dans sa chambre dans un fracas abominable. Il crut d’abord à la police mais, cette peine aurait été bien plus douce par rapport à celle qu’on lui réservait.
Il fut attaché, les bras dans le dos, simplement vêtu d’un peignoir et d’un boxer. Il fut traîné dans la cour principale de la maison et aperçu les autres occupants. Zan Fu était là aussi, un peu à l’écart. Il voulut s’approché mais un coup de cross l’en empêcha. Le sang coula sur son œil, maintenant blessé à l’arcade. Il siffla entre ses dents et essaya discrètement de se défaire de ses liens, en vain.
Pour la petite histoire. Le clan pour lequel travaillait Zan Fu était situé à Hong Kong. La firme principale faisait transiter des paquets dans le monde entier. Leur firme américaine était divisée en trois. Une à New-York, une à Los Angeles et la dernière à Chicago. La firme de New-York était dirigée par Zan Wang Fu. Malheureusement, l’homme n’étant pas fait pour ça, leur a fait perdre énormément d’argent – dont les six mille dollars dû par Carl.
Pour faire un exemple et se débarrasser de la pomme pourrie du panier, ils ont mandaté l’équipe de Chicago – bien plus violente – pour se débarrasser de tout le monde. Zan Fu fut exécuté sous les yeux de ses hommes, décapité sous les hurlements de détresse de Tim.
On venait de lui ôter la seule personne qui n’avait jamais pris soin de lui sans lui imposer ses choix. La seule personne qu’il aimait du plus profond de son être. Ne dit-on pas qu’on sait que l’on aime lorsqu’on perd ? Et bien ici, c’était le cas. En plus de peine, il y avait les regrets. Ceux de ne lui avoir jamais dit « je t’aime » et, aussi, celui de s’être quitté sur une bagarre futile la veille. Mais, après tout, qu’importait. Il allait mourir.
Sauf que, le chef de Chicago semblait enclin à en garder certains en vie. Il expliqua qu’il allait en éduquer certains. Il en choisit quatre au total.
Dont Timoteo.
Et il peut assurer au monde entier qu’il aurait préféré mourir ce jour-là plutôt qu’avoir subi tout ce qu’il a subit sous le joug de Zhang Fan Wu. Si Zan Fu avait aimé mettre en place une méthode douce, c’était bien loin de celles de son collègue de l’Illinois.
La brigade de ce côté du pays était beaucoup moins tendre, aussi bien avec les clients qu’avec les dealeurs. Dès qu’un dealeur touchait à la drogue, il n’avait plus le droit d’approcher les stocks et se contentait de payer pour ses doses. Sinon il était traité comme un client. Les battes de baseball et les 9mm étaient monnaies courante. Ainsi que les machettes, qui donnait un petit côté moyenâgeux à certaines exécutions. A l’époque, il n’avait pas compris pourquoi ils n’utilisaient que très peu les armes à feu.
Le sort de Timoteo et de ses collègues fut scellé rapidement. Prêter allégeance à ce nouveau chef ou être roué de coup jusqu’à accepter. Ils étaient tous les trois enfermés dans une cave jusqu’à leur réponse. Il n’eut jamais de nouvelle de ses comparses. Il n’eut plus jamais de nouvelle de personne, d’ailleurs. Il ne sait pas si Carl est en vie ou si d’autres personnes qui ont bossé avec eux alors qu’ils étaient plus jeunes sont toujours sur cette planète.
Non, lui, il a été cassé.
Jamais il n’aurait pu prêter allégeance à Zhang en sachant qu’il avait tué l’homme qu’il aimait. Il n’aurait qu’un ardent désir de vengeance. Mais le chef avait décidé qu’il plierait devant lui. Et une lutte acharnée s’enchaîna entre les deux hommes. Plus il résistait, plus les tortures se faisaient douloureuses. Et plus il sentait son esprit se détruire peu à peu.
VLa violence des tortures étaient insupportable. On lui brisa tous les os, un a un. Un médecin passait régulièrement pour vérifier qu’il était toujours en vie et qu’il pourrait tenir encore. Et quand il disait stop, il avait quelques jours, voire semaines, de répit. On l’a saigné, plusieurs fois, pour une raison qu’il ne connaissait pas. On l’a cogné, on l’a brisé petit à petit. Tout en faisant attention à ce qu’il conserve sa conscience. Le forcer à compter, à réciter des proverbes, à faire des calculs ou simplement à parler en espagnol. Le forcer à réfléchir pour ne pas perdre pied. Il devait leur être utile.
Seulement, au bout de trois années, Zhang en eut assez. Il descendit lui-même pour la torture du jour. Le corps du latino était un cadavre à lui tout seul. Les plaies avaient laissées de nombreuses cicatrices sur son corps basanée et le manque de nourriture lui donnait une allure plus fine, plus frêle.
Et puis, ce soir-là, Timoteo De la Luega mourut.
Zhang était un vampire. Il avait été infecté par le Gène V une vingtaine d’années après que les « anciens » aient été infectés. Il avait appris à se maîtriser et, surtout, à s’en servir. Il faisait ce qu’il voulait avec, échappant aux règles avec une facilité déconcertante. En même temps, pour un mafieux qui savait initialement échappé à la police, s’adapter aux Rules Out demanda un temps d’adaptation avant de finalement réussir à les semer.
Ce soir-là, il vida Timoteo de son sang. Presque entièrement. Mais, avant que son cœur ne s’arrête de battre, l’homme lui fit boire une quantité astronomique de son sang.
Et ce fut l’écran noir. Pendant plusieurs jours, il n’y a rien. Timoteo s’est réveillé une semaine plus tard, complétement transformé. Ses os étaient ressoudés, ses cicatrices effacées, ses douleurs disparues. Sa carrure était redevenue celle qu’elle était avant sa rencontre avec Zhang. Seul différence, ses yeux. Ils étaient carmin, un carmin qui effraie. Il se leva d’un coup de sa couche. Ou plutôt de celle de Zhang. Qui le plaqua immédiatement au lit.
Si Timoteo essaya de se débattre, il sut très vite qu’il ne pourrait rien faire. Il fixa l’homme avec hargne. Il avait perdu des souvenirs dans la transformation. Sa vie d’avance, ses parents, son frère, Carl, Zan. Ils étaient flous. Il se souvenait à peine de qui il était lui-même.
Et Zhang ne lui rafraîchit pas la mémoire. Il lui promit de quoi rassasier sa faim s’il se soumettait à lui. Rabaissé à ses états de primitifs, Timoteo accepta sans rechigner. Zhang avait gagné la guerre, au bout de trois années de batailles intensives.
A partir de ce moment-là, il le format. Il lui apprit à se contrôler, à assouvir ses pulsions. Autant d’une manière atroce et violente que d’un point de vu totalement humain. Alors il tue, se fichant totalement de la vie des personnes qu’il vide de leur sang. Il n’apprend les règles que bien plus tard, ainsi que comment les contourner. Il apprend tout ce qu’il faut pour être le nouveau bras droit de Zhang.
Sauf qu’il a aussi usé de son caractère. Il se souvient, à présent, de ce qu’il s’est passé sept ans plus tôt, lorsqu’il a été séquestré. Et il a poli sa vengeance longuement au fond de son cœur. Plus par principe que par réelle affection pour Zan Fu.
Si bien qu’un soir d’hivers, alors qu’il profite de quelques plaisirs de chairs en compagnie d’une jeune femme ainsi que de Zhang, il les tues, tous les deux. D’abord lui puis il la bâillonne pour la vider peu à peu de son sang.
VILa lutte avait été dure pour Tim durant sa captivité. Ces années de pure et dure douleur, aussi bien physique que morale, donnèrent naissance à un autre homme. Complétement différent de Timoteo De la Luega, Celse Leyva-Ortega prit le dessus jusqu’à faire disparaître complétement le jeune cubain.
Il a choisi lui-même ce nom venu de sa langue natale. Celse. La perfection. Un homme aussi froid qu’il était réfléchit. Tim, devenu vampire, a combiné plusieurs de ses qualités pour les accentuer. La patience, terrorisante quand on ne sait pas ce qu’elle dissimule, et ce côté particulièrement réfléchit qui fait de lui un homme redoutable ainsi qu’un fin stratège. C’est ce qui l’a aidé à quitter la mafia.
Mais aucun acte ne peut être laissé impuni. Surtout lorsque l’on tue un vampire et un humain dans la même soirée. S’il a pris soin d’enterrer le corps de la demoiselle loin de l’endroit où il vivait, il aura laissé le corps de ce monstre pourrir dans sa chambre. Quant à lui ? Il a disparu.
C’est là qu’il a définitivement changé de nom. Si Celse n’avait été qu’entre lui et lui-même, Timoteo était resté le nom employé par son maître et ses sbires. Il quitta New-York quelques années, s’exilant à Cuba, retrouvant le plaisir de ses racines. Les cigares et le café lui avaient manqués. Et si l’un était toujours agréable, l’autre avait un goût infect.
Il resta plusieurs mois à La Havane à se doré au soleil – sans trop s’y exposer – et à profiter des plaisirs de la vie. L’avantage dans ces lieux, c’est qu’une prostitué qui disparait du bord de la route, ce n’est pas encore quelque chose qui soulève les cœurs. Ce serait presque monnaie courante. Alors, un diner gratuit une fois de temps en temps, il se laissait tenter. Parfois, il les laissait repartir en vie pour ne pas éveiller les soupçons. D’autres fois, elles périssaient, folle d’avoir voulu suivre un homme trop beau et trop ténébreux.
Evidemment, hormis son caractère, son physique aussi avait été amélioré. Les épaules plus carrées, la stature plus stable, la musculature plus développée. Il était plus fort et son charme avait été décuplé. Les yeux étaient perçant et la mine charmeuse sans pour autant qu’il ne sourit ou qu’il n’essaie vraiment d’attirer hommes ou femmes dans son lit.
Il a rencontré des hommes là-bas. Notamment Gilberto Villanueva, celui qui deviendra plus tard son bras droit. Il l’a rencontré un peu par hasard alors qu’il essayait d’acheter une bouteille d’alcool à un vieil homme. Gilberto était assis devant l’échoppe et mendiait.
Il ne saurait pas dire ce qui l’avait poussé, à l’époque, à recueillir ce mendiant chez lui. Il l’a lavé, habillé, nourris et logé. Et ça, depuis ce jour-là. Gilberto s’est auto-proclamé valet du vampire. Il voulait lui rendre la pareille, essayé de payer sa dette. Mais Celse n’avait rien demandé. Il le laissait agir comme bon lui semblait tant qu’il respectait ses ordres. Il devait lui octroyé de l’espace et ne pas le déranger en pleine nuit, sous aucun prétexte.
Si, aux premiers abords, Gil trouva cette règle étrange, il accepta sans rechigner. Il resta aux côtés de Celse durant les dix-huit mois durant lesquels il occupa un appartement miteux dans le centre de La Havane. L’appartement qu’il avait loué six mois plus tôt à son arrivée à Cuba. En tout, il est resté deux ans dans le pays de ses ancêtres. Deux ans qui lui auront permis de rassembler des hommes pour former un clan aux États-Unis.
Il s’était sorti de la mafia chinoise, pourquoi aurait-il donc voulu replonger, les deux pieds dedans ? Simplement parce qu’il ne savait faire que ça. Qu’il avait été formé pour ça. Qu’il avait su saisir sa chance quand elle se présentait. Il a dégoté quelques bons atouts à Cuba. Et lorsqu’il a annoncé son projet à Gil, il lui a demandé d’être son bras droit. Il n’avait pas confiance en lui, il n’avait confiance en personne. Mais il savait qu’il pourrait jouer sur l’humanité de l’homme pour le faire obéir.
C’est ainsi que Perlà del Dragón vit le jour.
VIISi sa rencontre avec Zhang fut détestable et désastreuse pour l’humain qu’il était, il avait pu apprendre beaucoup de chose auprès de Zan Fu lorsqu’il l’avait rencontré. La perle du dragon désigne la sagesse et la perfection d’un chef, en l’occurrence en Chine, de l’empereur. Ayant décidé que ça correspondait à l’idée qu’il se faisait d’un clan, il adopta ce nom très rapidement.
Un chef puissant et autoritaire et des hommes obéissants et doués dans leur domaine. C’est tout ce qu’il fallait pour réussir ?
Il avait ramené dix hommes de Cuba et avait recruté, durant les six premiers mois de l’existence du clan, une dizaine d’autres hommes. Tous d’origines latines – Honduras, Uruguay, Mexique, Venezuela, etc. – ils ont juré fidélité à l’homme. Ils ont tous passé un test pour savoir s’ils pourraient être dans ce clan.
Rien de bien compliqués, Celse les a défiés sur leurs plates-bandes. Il a jaugé de leurs capacités face à un adversaire à leur taille et a compris qu’ils étaient bons. Peut-être pas les meilleurs, mais ils pourraient sûrement se battre d’égales à égales avec d’autres hommes.
L’idée était simple et peut originale : Débuté le clan par la vente de drogue à un prix abordable à des clients d’autres gangs et, peu à peu, augmenter le tarif sans le rendre excessif. Le vendre à un plus grand nombre pour gagner plus d’argent.
Il recruta des dealeurs dans le quartier hispanique de New-York, des jeunes sans le sou qu’il serait simple à dupé. Il leur interdisait, néanmoins, de commencer à se droguer sous peine d’une mort lente et douloureuse. Un seul à essayer une fois, il a disparu le lendemain sans laisser de traces.
Ils ont commencé doucement, prenant peu à peu de l’ampleur. L’année de création de Perlà del Dragón remonte à 2091. En dix ans, ils ont réussi à s’imposer dans le secteur de la drogue dans deux quartiers imposants – Manhattan et Le Bronx – et ils ont ouvert leurs faits à d’autres horizons, notamment au trafic d’êtres humains.
Ils auraient pu s’arrêter à la drogue. Mais, à cette période, la Police de New-York avait démantelé un réseau de prostitution reliés aux chinois. Y voyant une occasion de prendre le secteur, ils avaient recrutés quelques filles d’abord puisqu’ils avaient commencé à faire venir des jeunes femmes ou de jeunes hommes de pays éloignés.
Peu à peu, il réussit à amplifié son gang. La drogue prospère correctement et ils parviennent tout juste à rendre les filles de joies rentables par rapport à leurs investissements. Ils ont un hacker de génie qui sait pertinemment bien dissimuler leurs traces sur le net et ses hommes – au nombre d’une cinquantaine maintenant – sont tout ce qu’il y a de plus serviable.
Le seul au courant de son statut de vampire dans ce bric à brac, c’est Gil. Il l’a surpris, un soir, se nourrir au bras de l’une de leur nouvelles demoiselle. Il avait oublié la règle depuis le temps et s’était permis de venir annoncer l’acquisition d’un nouveau chargement de demoiselles en provenance de l’est de l’Europe. Il avait bien failli mourir ce soir-là.
Mais les mots de son bras droit lui vinrent aux oreilles. « Vous avez besoin de moi. »
Finalement, Gil s’était imposé auprès de lui comme un conseillé et un allié très important. Et il avait accès à toutes les informations du gang. Sans lui, il serait complétement perdu. Gil lui expliqua que son secret était bien gardé, qu’il lui était toujours redevable de ses bonnes actions passées.
Alors Celse le laissa en vie. Pour le moment.
Hm. Je pourrais vous en donner plusieurs mais, je suppose que, pour le moment, Celse suffit, n'est-ce pas ? Je crois que vous ne m'appelerez qu'ainsi.
J'ai plus de l'âge légal, je viens d'avoir 23 ans ET DEMI SIOUPLÉ. /pan
Juste cette histoire de Xooit / Forumactif qu'il faudrait, à mes yeux, régler définitivement.